La vie SDF au Luxembourg

Lettre aux concernés et aux journaux (avril 2017).


Tu es moins qu'un chien parce que tu vis dans la rue!
S'il te dérange ou te bouscule, change de table!
Si tu ne veux pas être volé, tu n'as qu'à rester dehors!
Le désespoir m'avait donc poussé à aller voir Philippe; j'ai eu un rendez-vous la semaine après les évènements au Courage. Il m'écoutait attentivement, posant des questions bien précises; rare de trouver cela dans notre monde moderne et encore plus rare de trouver quelqu'un, qui arrive vraiment (ou est-ce plutôt quelqu'un, qui se donne vraiment la peine?) à nous comprendre. Nous nous connaissons depuis 2010, mais j'étais quand-même surpris, qu'il me croyait sans hésiter tout ce que je lui racontais et surtout de quelle manière décidée il se mettait derrière moi. Une chose en tout cas qui lie ce grand sage altruiste au clochard solitaire: une conviction profonde en l'homme en tant qu'être vivant libre dans son choix et ayant le droit, telle que soit sa situation, à sa dignité et au respect des autres.
Moi-même, j’avais prévu d'écrire une lettre au directeur de la Caritas, en premier lieu pour demander des explications concernant cette phrase choquante, qui ne me paraissait rien d'autre que «Soit tu acceptes, qu'ils volent et cassent tes affaires, soit tu peux rester dans la rue!» Mais Philippe voyait plus loin: Décrire et dénoncer la situation dans les centres SDF en général, amener à réagir tous les concernés, aussi bien au niveau politique que dans les ministères compétents et les étages supérieures des institutions sociales et des services comme l'Ombudsfra et la Ligue des Droits de l'Homme. Et puis, s'adresser aussi à la presse; éventuellement se mettre en contact avec un avocat (je pense que Philippe est réellement convaincu que faire une plainte à Strasbourg serait un pas approprié à faire). C'est lui qui a rédigé les lettres; un bon résumé basé sur ce que je lui avais raconté et contenant le gros de ce que j'avais à dire. Les 3 phrases en haut de page y figurent comme exemples de ce que nous voyons comme devoir renoncer à notre dignité humaine pour pouvoir entrer dans les foyers de jour. Si l'on considère, que nous vivons dans un pays, qui prétend être une démocratie avec une Constitution, qui protégerait tous les citoyens, un pays qui a signé la convention des Droits de l'Homme, un pays, qui se dit humain et civilisé, on pourrait croire, ou au moins espérer que tous les concernés, du moins ceux, qui prennent juste un tout petit peu au sérieux les valeurs qu'ils disent défendre, devraient se poser des questions et, d'une manière ou d'une autre, passer à l'action. J'ai signé le texte écrit par Philippe, sans trop y croire, que cela apporterait quoi que ce soit. Voici le contenu de notre lettre adressée à l'Ombudsfra; celles aux autres destinataires sont à contenu similaire.
 
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