La vie SDF au Luxembourg

Covid-19 et vaccination: Questions posées aux responsables politiques.


Certaines mesures discutables du point de vue éthique peuvent se justifier
Il est douteux que la vaccination de tous est la solution contre le Covid-19
La vaccination obligatoire est le premier pas vers l'enterrement de la démocratie
«Logique de parler du vaccin obligatoire», on pouvait lire vendredi passé sur la première page de l'Essentiel. Logique pour les uns et entièrement illogique pour les autres; je ne pense pas que jamais avant dans l'histoire du Grand-duché il y a eu une déchirure aussi profonde de la société. Déchirure, qui se manifeste jusqu'au sein des familles. Une bonne connaissance m'a raconté qu'ils ont dû attendre 2 heures avant de pouvoir se mettre à table la soirée de Noël, car la discussion entre ses deux file, l'un à 100% pour, l'autre à 100% contre la vaccination a dégénéré en une dispute sérieuse. «Ils se sont toujours magnifiquement bien entendus», leur mère déplorait.
Personnellement, je ne suis pas du tout convaincu que cette vaccination de tout le monde serait la solution pour nous débarrasser du Covid. Et encore moins que ce serait la seule. En plus, vivant dans la rue depuis 13 ans sans jamais avoir été malade, je n'ai vraiment pas envie d'aller me chercher quelque chose. «La vaccination contre le Covid-19 ne présente que très peu de risques», on peut lire dans tous les journaux. Dites-le aux familles de ces 11 malheureux, qui, s'ils n'avaient pas été vaccinées vivraient probablement encore! Si je pense donc, qu'il faudrait combattre le virus par d'autres moyens et que je ne serais jamais d'accord à me faire piquer, quelles que soient les lois et les conséquences pour ceux qui refuseront, cela ne veut pas dire que je ne serais pas d'avis que tout le monde devrait avoir non pas seulement le droit, mais aussi la possibilité d'être vacciné. Comme je ne nierais jamais, que la vaccination peut procurer une protection dans la majorité des cas supérieure à la résistance des non-vaccinés et que certains "groupes de gens" feraient très probablement mieux de le faire. Mais, obliger les gens à se faire vacciner? Inacceptable dans un État de Droit! Et les vacciner de force (personne ne peut dire qu'on n'arrivera pas là un jour) est une infraction jamais justifiable du point de vue Droits de l'Homme (ce que la cheffe des Droits de l’Homme de l’ONU a d'ailleurs dit très clairement). Cela ne fait pas très longtemps, que notre Premier ministre semblait être lui-aussi de cet avis. «Il est impensable que dans une démocratie les gens seraient forcés à se faire vacciner», j'ai entendu dire M. Bettel dans un reportage sur Internet. Comment quelqu'un dans sa position peut dire quelque chose d'aussi fondamental et puis, 2 ou 3 mois après, envisager à imposer la vaccination de tous ses concitoyens?
Il n'est plus possible d'ouvrir un journal ou de lire un article Web concernant le Covid sans être dévoré par l'inquiétude et même la peur. Ils ont bien le droit (et d'après ma conviction le devoir) d'imposer aux gens de porter un masque, de maintenir la distance entre eux, de ne pas se rassembler en foule. Même si du point de vue dignité humaine les CovidChecks dans les entreprises sont discutables et refuser l'accès à des institutions publiques à des gens pour la seule raison qu'ils pourraient éventuellement être malades (limiter la liberté aux malades et malades potentiels) est difficilement justifiable d'un point de vue éthique, on peut leur accorder le droit d'établir et de faire exécuter de telles règles dans cette situation particulière et difficile. Mais aller jusqu'à établir la vaccination obligatoire? Dans mes yeux, le premier pas vers l'enterrement de la démocratie! Et comme c'est toujours le premier pas qui est le plus difficile, ce serait plus que naïf de croire que certains d'entre eux ne trouveraient pas toute sorte de prétextes pour faire le deuxième et le troisième.
Je me suis demandé comment je pourrais faire pour croire quoi que ce soit de ce qu'ils disent, comment je pourrais faire pour juste avoir un minimum de confiance à ceux qui nous gouvernent, comment je pourrais faire pour ne pas avoir peur de demain, pour voir un futur où la vie vaudrait encore d'être vécue. Et puis, si la vaccination obligatoire devient réalité, qu'est-ce qui attendra ceux, qui refuseront? Questions capitales pour moi. Et je pense que les réponses sont capitales pour tout le monde et le pays. J'ai donc écrit au Ministère d'État et la Chambre des Députés, leur racontant de mes inquiétudes et peurs et leur posant ces questions, dont les réponses possibles me donnent des cauchemars la nuit. Je les ai contactés via le formulaire sur leurs sites Web respectifs, le 3 décembre 2021. Cliquer sur le lien en aval pour télécharger le PDF de mes lettres au Ministère d'État et à la Chambre des Députés.
N'ayant pas eu de réponse après 3 semaines, j'ai envoyé mes questions au Luxemburger Wort, espérant qu'ils les publient en tant que lettre aux lecteurs. Réponse négative: «Nous vous remercions pour votre contribution mais nous sommes au regret de devoir vous informer que votre lettre n’a pas été retenue par la rédaction pour publication. Étant donné que nous recevons plus de lettres que nous ne pouvons publier, la rédaction procède à une évaluation des articles qui lui sont soumis et se réserve le droit de faire une sélection en fonction notamment de la place disponible, des thématiques abordées et de la pertinence des textes.» J'ai pensé à envoyé mes questions à d'autres journaux, mais avec la presse c'est un peu comme avec le gouvernement: difficile d'avoir de la confiance à leur bonne volonté aussi bien qu'à leur sincérité.
Comme les articles, parlant de la vaccination obligatoire un peu partout dans le monde (et aussi chez nous) devenaient de plus en plus alarmants et juste quelques jour avant le commencement d'une nouvelle année, pour laquelle j'aurais bien aimé savoir à quoi je devrais me préparer, j'ai décidé de ré-envoyer mes questions au Ministère d'État et à la Chambre des Députés. Même contenu de la lettre que la première fois, mais précédée par le texte suivant:
«Bonjour. Personnellement je suis d'avis que nous devrions avoir le droit à des réponses. Si le gouvernement déclare qu'il n'est pas question que dans une démocratie les gens pourraient être forcés à se faire vacciner et puis discute d'introduire une loi pour le faire quand-même, comment les citoyens pourraient jamais encore croire un mot de ce que M. Bettel dit, comment ils pourraient jamais encore avoir confiance à ceux, qui nous gouvernent. Et puis, si cette loi vient, il y aura bien "quelque chose" que vous avez prévu de faire de ceux, qui refuseront. Au début de Nouvel An, ce serait vraiment bien d'avoir une idée, à quoi ce pays et ses citoyens devront s'attendre. Et là encore, je pense que nous en avons aussi le droit. Excusez-moi de vous envoyer à nouveau les questions, auxquelles j'attends en vain une réponse depuis le 3 décembre. Ce n'est pas pour vous emmerder, ni parce que je n'aurais rien de mieux à faire. C'est parce que je m'inquiète, parce que j'ai peur, parce que je voudrais savoir (et pense avoir le droit de savoir) à quoi je devrais être préparé pour l'année prochaine et les années après (car la roue une fois tournée, essayer de la tourner en arrière est pratiquement toujours impossible). Merci.»
Cela ne m'étonne pas que cette fois-ci j'ai eu une réponse de la Chambre mais toujours pas du Ministère. Peut-être un préjugé, peut-être le résultat des mêmes expériences faites encore et encore et qui finissent à te convaincre qu'il y a des gens de qui on ne peut tout simplement rien attendre. Leur réponse ne contient aucune réponse à mes questions, mais toujours mieux une réponse sans contenu que d'être ignoré comme si on ne serait que de l'air. Voici le texte intégral de l'e-mail que j'ai reçu de la Chambre des Députés:
«Bonjour Monsieur Lutgen, j’accuse bonne réception de votre message du 29 décembre dernier. Je comprends tout à fait vos préoccupations et les soucis que vous exprimez. L’évolution extrêmement rapide et imprévisible de la situation liée à la pandémie, nécessite une réactivité permanente et une adaptation rapide des mesures sanitaires. Des décisions doivent constamment être prises aux vues de cette évolution. La situation actuelle est difficile pour chacun d’entre nous. Le sujet de la vaccination obligatoire sera discuté prochainement à la Chambre des Députés. Je vous présente, Monsieur Lutgen, mes meilleures salutations.»
«La situation actuelle est difficile pour chacun d’entre nous.» Sans aucun doute. Mais à la différence de ceux qui veulent forcer la vaccination de tout le monde, je pense que ce n'est pas le virus que nous devons craindre. La manière, dont la vaccination est "vendue" tout comme les mesures anti-Covid prises ont conduit non seulement à l’appauvrissement, la résignation et le désespoir de nombreuses gans, mais aussi à une radicalisation générale au sein de la société, dans le camp des pour comme dans celui des contre. Les uns comme les autres sont en train d'oublier que c'est la capacité de pouvoir faire un libre choix, qui est la caractéristique primordiale qui distingue l'être humain des animaux et que le fait de donner aux gens le droit de faire ce choix distingue la démocratie des régimes autoritaires. Si nos députés votent pour la vaccination obligatoire le premier pas vers l'enterrement de lÉtat de Droit sera fait! D'autres vont sans aucun doute suivre. Rien ne sera plus jamais comme c'était une fois. Né et grandi dans ce presque paradis qu'était le Grand-duché de Luxembourg de mon enfance pour finir par vieillir et mourir dans un pays, où ce bien le plus précieux qu'est la liberté individuelle de vivre sa vie dans la dignité, n'existe plus que dans mes souvenirs!?
 
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